L'immigration a fait un retour fracassant dans l'actualité. Lundi 16 septembre, Emmanuel Macron a pris la parole devant le gouvernement et quelque 200 parlementaires de sa majorité : "Nous n'avons pas le droit de ne pas regarder ce sujet en face", a-t-il déclaré.
Des débats, sans vote, auront lieu le 30 septembre à l'Assemblée nationale, et le 2 octobre au Sénat. De son côté, Emmanuel Macron pense que la présidentielle 2022 se jouera sur les sujets régaliens (immigration et sécurité en tête), et qu'il se retrouvera à nouveau face à Marine Le Pen.
Et l'immigration continue de susciter la méfiance : selon un sondage Ipsos, 64% des Français "ont l'impression qu'on ne se sent plus chez soi comme avant" en France.
"Quand vous regardez le découpage social du résultat, il y a 88% des ouvriers qui pensent qu'il y a trop d'étrangers en France, contre 40% seulement des cadres", précise Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de L'Express. "C'est un sujet qui ne taraude pas de la même façon selon son niveau social".
"Les bourgeois n'ont pas de problèmes avec l'immigration, car il ne la croisent pas alors que les classes populaires vivent avec", avait déclaré le président lors de son discours. Une vision des choses que ne partage pas l'éditorialiste politique Nicolas Domenach.
"Si on étudie les sondages dans leur complexité, on voit que les choses sont beaucoup moins simplistes que cette présentation-là (...) D'abord, ça concerne les Français des classes populaires les plus exposées parce qu'ils sont dans des ghettos ou proches de ghettos, ça c'est vrai. Mais ce n'est pas ce qu'il dit exactement. Il fait d'une catégorie des bourgeois qui seraient soit égoïstes, soit des 'humanistes laxistes'".
"Je suis pour parler de ces questions, mais pas comme [le président] l'a fait. Parce que c'est la peur qui gagne. Le seul problème qu'on se pose, depuis des années, c'est la même ritournelle : la suspicion, le rejet".
Ce n'est pas Français racistes contre Français pas racistes
Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de L'Express
"Ce n'est pas un problème de racisme, bien qu'on le caricature comme ça", s'oppose Anne Rosencher. "Quand on envoie toujours des vagues successives et qu'on les concentre dans les mêmes endroits, dans lesquels les leviers de l'intégration n'arrivent plus tout à fait à fonctionner (l'école, le vivre-ensemble...), ça veut dire que l'autre ne devient plus comme soi, comme le dit Christophe Guilluy. À partir de ce moment-là, on se pose la question si l'autre va devenir majoritaire. C'est un sentiment absolument universel. Ce n'est pas Français racistes contre Français pas racistes. (...) Il y a une hypocrisie : le multiculturalisme, c'est en bas qu'il se gère".
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